Histoire du stop pub en france

1999

En avril 1999, le député Emmanuel Hamel questionne le ministre de l’écologie de l’époque sur la problématique des prospectus publicitaires. L’occasion pour le ministère d’annoncer publiquement que l’ADEME a commencé à se réunir le 2 mars 1999 pour évaluer les enjeux. Les résultats de l’étude menée (communiqué fin 1999) montreront que les français reçoivent chaque année
992 000 tonnes de prospectus publicitaires.

Relancé par le sénateur Alain Vasselle en septembre 1999, le ministre ne mesure pas la gravité et ne prend aucune initiative, préférant bâtir un dispositif d’incitation, sous forme d’un accord volontaire, plutôt que de retenir le principe d’une taxe. C’est l’association France Nature Environnement qui expérimente les premières opérations STOP PUB, inspiré de ce qui se fait dans d’autres pays européens.

autocollant FNE

2003

La FNE va œuvrer pendant 4 ans à expérimenter des opérations STOP PUB en France, notamment dans la Drôme, à Bourg-lès-Valence, Valence et Romans. En 2003, la mairie de La Baule lance sa propre étiquette STOP PUB à l’occasion des 7ème Assises Nationales des Déchets. Elle propose aux particuliers qui ne lisent pas la publicité papier d’adopter ce geste sur sa boîte aux lettres et le maire a même prévu un arrêté municipal fixant des amendes afin de garantir le bon respect des autocollants par les professionnels qui seraient tentés de l’ignorer.

La loi du 30 décembre 2003 portant loi de finances rectificatives pour l’année 2003 introduit la notion de pollueur-payeur pour les émetteurs d’imprimés publicitaires. Ils sont ainsi invités à contribuer financièrement à l’élimination des déchets générés par la publicité imprimée, soit en versant une contribution financière à un organisme agréé, soit en mettant à disposition des espaces publicitaires pour promouvoir la collecte, le recyclage et l’élimination de ces déchets. À défaut de verser leur contribution, les producteurs seront soumis à un volet spécifique de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP). C’est le début de la prise en compte de cette problématique par le pouvoir public.

2004

Inspiré d’une initiative citoyenne, déjà distribué par certaines associations et mairies précurseuses ainsi que d’autres pays européens, notamment en Belgique, le ministre de l’Ecologie, Serge Lepeltier, popularise l’autocollant STOP PUB le 16 juin 2004, à l’occasion de l’ouverture de la deuxième semaine du développement durable. 

C’est en 2004, que les sociétés membres du Syndicat de la Distribution Directe s’engagent officiellement à le respecter, jusqu’à présent les mairies devaient recourir à des arrêtés municipaux pour les y contraindre. Le ministère édite dans un premier temps un million d’autocollants STOP PUB et les distribue dans toute la France. La Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution (FCD) lance elle aussi au mois de septembre sa propre opération STOP PUB. C’est un véritable succès. Deux millions d’autocollants STOP PUB supplémentaires seront distribués au cours des mois qui suivent par le ministère.

2005

L’ADEME effectue une première évaluation du dispositif et confirme l’efficacité globale du dispositif STOP PUB à l’échelle nationale. On estime que 4 à 5% des usagers ont adopté le petit autocollant. Nous sommes encore loin des 15% à 20% de nos voisins belges qui disposent de cet outil depuis plusieurs années.

2006

L’autocollant est très populaire auprès des concitoyens bien qu’il ne soit pas diffusé dans toutes les collectivités. Le taux d’implantation avoisine les 7%. Les premières inquiétudes liées à la fragilité et à la précarité du métier de la distribution publicitaire laissent place à un constat assez positif et une amélioration de l’image de la profession.

2007

Le ministère de l’écologie réédite un nouvel autocollant STOP PUB, au total ce sont près de 7 millions d’exemplaires distribués en France. Plus d’une collectivité sur deux le propose désormais. Tous les espaces Info Energie en ont à disposition. Certaines mairies décident même de le distribuer avec le journal local de la collectivité.

2008

Le STOP PUB est désormais présent sur 9 à 10% des boîtes aux lettres. Devant le succès de l’autocollant et malgré sa réédition, plusieurs collectivités sont en rupture de stock. Le ministère encourage désormais les collectivités à assumer la fourniture de l’autocollant en l’imprimant elles-mêmes. Pas ou peu accompagnées, peu de collectivités adhèrent à cette redistribution des cartes. Pourtant promis à une belle réussite, le STOP PUB est en perte de vitesse. 

Face à ce constat, un jeune professionnel de l’environnement imagine un site internet spécialisé qui regrouperait l’ensemble des informations utiles sur le dispositif STOP PUB et en proposerait sa fourniture au meilleur prix. Le contexte de l’époque est qu’il est difficile de se procurer l’autocollant et qu’aucun service en ligne ne le propose.

2009

Lancement officiel du site internet. Il propose deux rubriques, l’une destinée aux particuliers, l’autre aux collectivités. L’objectif affiché : proposer un autocollant au meilleur prix. Le prix de la fabrication des autocollants, désormais à la charge des collectivités, ne doit surtout pas être un frein à la mise en place d’une opération STOP PUB. 

Un outil de calcul très pratique est à la disposition des collectivités pour mesurer l’intérêt de mener une telle campagne. A l’époque, Stoppub.fr est le seul organisme à distribuer l’autocollant STOP PUB en direct sur internet.

2010

Devant une forte demande de la part des collectivités et des associations, Stoppub.fr propose la possibilité de personnaliser les autocollants à l’image des structures qui mènent leur propre opération STOP PUB. C’est la ville de Venelles (13) qui lance le bal. C’est la première fois qu’une ville personnalise son autocollant pour mettre en avant son implication dans le dispositif.

stop pub venelles

Dans le même temps, Stoppub.fr investit les réseaux sociaux pour se rendre visible du grand public et relayer les informations utiles sur le dispositif STOP PUB mais aussi d’autres actions environnementales.

2011

L’autocollant STOP PUB distribué par Stoppub.fr s’agrandit (+50%) pour se rendre encore plus visible, il mesure désormais 7,4 x 5,2 cm. De plus, dans un souci de réduction de ses impacts environnementaux, le site Stoppub.fr est 100% alimentée par de l’énergie renouvelable et propose le premier autocollant STOP PUB neutre en CO2.

2012

Stoppub.fr lance un nouvel autocollant PUB NON MERCI pour montrer que toutes les mentions visant à refuser la publicité papier fonctionnent, contrairement à certaines idées reçues. Le site inaugure un espace Presse pour communiquer régulièrement sur l’état d’avancement de la démarche et sensibiliser le grand public et tordre le coup aux fausses informations.

2013

Lancement des premières opérations « STOP PUB gratuit ». Pour l’occasion, les équipes de TF1 réalisent sur le terrain un reportage avec Stoppub.fr dans le cadre de la Question Conso de Jean-Pierre Pernaut. L’occasion de remettre l’autocollant un peu oublié sur le devant de la scène.

 

2014

Stoppub.fr lance trois nouveaux autocollants originaux pour fêter les 10 ans de l’autocollant STOP PUB en France. Première participation historique de Stoppub.fr à la Semaine du Développement Durable. Des autocollants STOP PUB gratuits y sont distribués par centaines à cette occasion et le ministère consacre une page spécifique à cette action citoyenne.

Alexandre Poumaere émet l’hypothèse d’un dispositif inverse OUI PUB et propose de questionner l’avenir du dispositif STOP PUB.

2015

Le visuel de l’autocollant s’améliore, sa qualité également. L’espace collectivités se dote d’un nouvel outil de calcul plus performant pour mesurer l’intérêt de mener une opération STOP PUB, il tient désormais compte de l’empreinte environnementale ainsi que de l’impact financier.

La réglementation sur laquelle s’appuie le dispositif STOP PUB s’endurcit, le non-respect d’un autocollant est désormais passible d’une amende de 450 € contre 150 € auparavant. Une dernière étude (Bonial-Opinionway) montre que le taux d’implantation du STOP PUB est de 17% en France.

2016

Lancement des autocollants « Stop Pub France » et « Stop Pub Belgique » à l’occasion du lancement du site Stoppub.be. Les collectivités peuvent désormais se faire accompagner dans leur démarche de développement durable à l’aide de notre cabinet conseil Valeur Durable.

Pour bien se rendre compte de l’efficacité de l’action menée, le site se dote d’un compteur d’arbres économisés (équivalents) grâce aux autocollants distribués par l’organisme.

stop pub belgique
2017

Stoppub.fr, par l’intermédiaire de son cabinet d’expertise Valeur Durable, supervise désormais une veille documentaire et réglementaire sur le dispositif STOP PUB et sa bonne application. Une rencontre est organisée en septembre avec la députée Bérengère Couillard, membre permanente de la commission parlementaire du développement durable et de l’aménagement du territoire.

L’occasion de rappeler concrètement en quoi le dispositif STOP PUB s’inscrit dans une démarche de développement durable et permet aux collectivités de réaliser des économies tant sur l’aspect financier qu’environnemental.

Au cours de cette rencontre a également été évoqué le cas des agences immobilières qui ont encore du mal à respecter le dispositif STOP PUB et pour lesquelles Stoppub.fr a pris l’initiative de créer une charte environnementale qui les y engagera.

 

Lancement de l’autocollant « Publicidad No Gracias » destiné aux boîtes aux lettres espagnoles. 

L’association Zero Waste France dépose plainte contre deux enseignes pour non-respect du STOP PUB, espérant ainsi une mesure symbolique mais la plainte est classée sans suite. 

Lors des consultations en amont de la loi AGEC (anti-gaspillage et économie circulaire), Stoppub.fr insiste aurpès de l’ADEME de pouvoir disposer d’un cadre légal plus contraignant. Les plaintes s’appuyant sur les textes existant qui ne nomme pas explicitement le STOP PUB sont systématiquement classées sans suite. 

La loi AGEC est voté en février et prévoit d’introduire dans le code de l’environnement un article dédié au respect du STOP PUB, 16 ans après son lancement officiel, il était temps !

En juin, la Convention Citoyenne pour le Climat émet 149 propositions pour atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre.

L’une d’elle concerne le OUI PUB, proposition émise il y a quelques années par notre organisme.

AFNOR met en place une certification STOP PUB dans le but de garantir le respect de celui-ci par les grandes entreprises de distribution. Un nouvel outil de signalement des non-respects du STOP PUB est d’ailleurs créé.

 

Depuis le 1er janvier, l’amende en cas de non-respect du STOP PUB peut atteindre 7500 euros, et même 15000 euros en cas de récidive.

La loi Climat Résilience censée reprendre un certain nombre de proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat introduit le projet d’une expérimentation du dispositif OUI PUB. Les collectivités qui le souhaitent ont jusqu’à fin novembre pour se porter candidate, l’expérimentation durera 3 ans.